JLK, homme de lettres et homme d’action !

J’ai entendu le nom de JLK pour la première fois il y a quelques dizaines d’années, affublé d’une formule étrange à mes oreilles : « Gau un griis ».

Armand Bemer Portrait

Armand Bemer

Derrière ce titre mystérieux se cachait alors le nom d’une association, toujours active de nos jours, et de son président omni-présent. Ce titre insolite mélange les terres d’argile et de grés qui collent aux chaussures des gens du pays de Nied, depuis des temps immémoriaux, qui marient notre histoire et notre géographie en entrelacs de traditions, de langues et de poésie. Des mariages savants qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui.

Jean-Louis Kieffer à Boulay Bouquin

Jean-Louis Kieffer à Boulay Bouquin

Et puis un jour j’ai rencontré JLK. Un linguiste, un archéologue, un savant ! Un homme de lettres et un homme d’action. Homme de lettres, françaises et germaniques. Et… homme de l’être. Qui vous explique, avec calme et pédagogie, d’où vient le Hochdeutsch, en passant par Luther et la Bible. Qui déclame de la poésie, sa propre poésie, avec tempérament et conviction.

Et aussi homme d’action. Constatant que sa langue maternelle (qui est aussi celle de toute une région) va disparaître, Jean-Louis se pose LA question fondamentale : qu’y faire ? Et Kieffer cherche des solutions et en trouve : la parler, la pratiquer sous ses formes diverses, et la défendre. Par tous les moyens. Sensibilisation locale, écriture poétique et théâtrale, élaboration d’ouvrages didactiques et pédagogiques. Force de conviction, pour fédérer autour de lui. Ouvrages, enseignement, publications, salons du livre.

En bref, le JLK ne garde pas sa langue dans sa poche. Il la sort, il l’ouvre, il s’en sert. Et nous invite à en faire autant, sans honte, avec conviction. Dire ce que nous avons « off der Zong » !

A l’heure de conclure, on peut se demander : comment fait-il pour tenir un tel rythme ? En guise de réponse, cette anecdote. J’étais en retraite depuis un an environ, emporté par le tourbillon de divers engagements, et j’avais fait part à Jean-Louis de cet emballement imprévu : « Sais-tu la meilleure, Jean-Louis, je viens de mettre en place un agenda pour essayer d’y voir clair et pouvoir mieux gérer mon temps de retraité. Je ne m’en sors plus, faut que je m’organise… » Et il m’avait répondu de cette docte formule : « T’inquiète pas ! Ce sera toujours comme ça ! »
Alors, un simple vœu pour clore ce billet, dans mon lëtzebuerger Platt : « Villmools merci, Jean-Louis, an hal dech monter ! »

Armand Bemer, 23 mai 2023 (à la veille de l’anniversaire de JLK)

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